Site "archéologique" de Cotteughes

 

 

 Légendes et trésors

 Tout un ensemble de légendes évoquent les mystères et les trésors de Cotteughes. Ainsi Henri Durif dans son Guide Historique, Archéologique, Statistique et Pittoresque du voyageur dans le Département du Cantal (Aurillac 1863) écrit:

 « L’archéologue ira chercher, au milieu des bois de Marlhiou, plusieurs entassements de terrain, sous lesquels gît le cadavre d’une cité gauloise nommée Cotteughes. Ce sol, remué chaque jour par la superstition populaire, répand une enivrante odeur de mystère et d’effroi. Les paysans affirment que d’invisibles trésors ont été laissés ici, à la garde des couleuvres. Ils racontent notamment qu’un Jeudi Saint, une pauvre femme, appelée Cattine Leybros, vit deux serpents sortir de ces décombres, portant chacun un anneau d’or au cou: c’était évidemment deux génies. La vieille, les ayant laissé s’éloigner, fouilla juste au point où elle les avaient aperçus d’abord, et découvrit un grand vase rempli de pièces d’argent. Cattine, obéissant à quelque inspiration religieuse, porta toute tremblante ce vase à l’église, et le posa sur l’autel; le lendemain. on retrouva le trésor intact, mais les couleuvres, qui avaient voulu aller le reprendre pendant la nuit, furent rencontrées mortes près du bénitier. »

 (**) Documents élaborés par la DRAC et transmis par Felix Verdier, ancien                   Maire de Trizac

Cotteughes : un village perdu, un village à retrouver

Plusieurs Communes sur le site : le site de Cotteughes fait partie de la commune de Saint-Vincent, mais a pour propriétaire la commune de Trizac. Résultat: personne ne s'en occupe vraiment, bien qu'il soit classé monument historique depuis 1924.

Une origine perdue dans la nuit des temps. Son nom, lui-même, porte à contestation. Cotteughes : certains ont voulu y voir un nom celtique, qui viendrait de "cot', c'est-à-dire pierre pour les gaulois, et "ialos" qui signifie clairière. Mais l'écriture de Colteja sur les documents anciens pourrait donner d'autres hypothèses. Quant à l'orthographe du lieu, il semble plus logique de s'en tenir à l'écriture enregistrée sur les cartes géographiques (repérage simple).

Il a été prouvé qu'au moyen âge la vallée du Marilhou, aujourd'hui couverte de bois, était habitée et cultivée. La datation par la méthode du carbone 14, effectuée en 1990, sur les restes provenant de l'incendie de la case n"17 prouvent que la couverture a été construite entre l'extrême fin du X' siècle et la première partie du XIIe siècle. Les charbons de bois trouvés peuvent permettre de dater l'arbre ayant constitué la poutre. Cela ne prouve pas qu'il n'y ait jamais eu de charpentes plus anciennes... Certains font toutefois remarquer l'absence de toute église ou même de simple oratoire, et pencheraient plutôt pour une création gauloise. Le débat reste ouvert. Ce qui est sûr, c'est que ce type de construction a la structure de l'habitation de l'an mil telle qu'on la retrouve ailleurs, et que ce genre avait peu évolué depuis les Gaulois.

Le résultat: Cotteughes est bien un endroit symbolique : il permet à chaque individu de passage de toucher du doigt comment l'Auvergne a pu évoluer. Il a donc un intérêt culturel qui dépasse les deux communes de Trlzac et de Salnt-Vincerit, qui devraient s'impliquer plus sur le site. Il s'agit de développer un autre tourisme, local, Culturel, humaniste et citoyen (le rapport de l'être humain avec ses façons de vivre, de cultiver la terre ou de pratiquer le pastoralisme, d'habiter ou de migrer, et cela depuis l'an mil, ce n'est pas rien). Et c'est là son plus beau trésor.

Jean-Francois MAURY

Représentation d'une "case"

A titre d'illustration : La case n° 17, qui se présente comme un habitat mixte comprenant une étable et l'habitation comportant une zone de couchage et une zone avec un foyer principal, un deuxième foyer était réservé pour l'éclairage ou le chauffage. Une cloison en bois séparait l'habitation de l'étable. La mise en évidence des ancrages des poteaux permet de proposer que ce bâtiment possédait une charpente de type "crück" (voir dessin de reconstitution). Le bâtiment possède un talus de terre bordant le mur sud-est. Dans sa partie sommitaie, un alignement continu de blocs marque la zone d'ancrage du chaume au niveau du talus. Ce type de talus de terre gazonnée raccordé au toit, a sans-doute été utilisé pour une meilleure isolation contre le vent.

Autre exemple d'une hypothèse sur le vécu historique: Cotteughes est en fait organisé avec des espèces d'enclos autour de chaque maison. Ce sont des "cellules de vie" organisées autour de la "case". Le casal occitan est en général le jardin enclos autour de la maison : c'est une unité cultivable à l'intérieur d'un village. Le terme auvergnat actuel de chasau, qui est le mot correspondant, représente une maison en mauvais état, en ruines. Grâce à Cotteughes, on pourrait peut-être expliquer l'évolution historique des choses : dans le Cantal comme dans le Puy de Dôme, Il y a beaucoup d'exemples de villages abandonnés, et les personnes qui possédaient un chasau n'avaient plus que des ruines...

 

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